Charles a été maire de CRISSEY pendant de nombreuses années, trente-sept exactement.
A l’issue de ces mandats il a accepté à ma demande d’intégrer une nouvelle équipe pour l’aider en lui apportant ses conseils et son expertise. Ce nouvel engagement était tout à son honneur. Il avait déjà tellement donné.
D’autres ont essayé de le faire avant lui dans d’autres collectivités, mais rarement avec autant de bonheur et d’efficacité. Charles a réussi ce challenge difficile pendant encore 6 nouvelles années grâce à ses qualités humaines. Accompagner une nouvelle équipe alors qu’il en avait dirigé tant d’autres n’était pas chose facile … pour autant il l’a fait avec bienveillance, empathie et intelligence. Avec Philippe MONNET il a su apporter sagesse et discernement dans la prise de décisions ainsi que dans la préparation des projets communaux.
La constance sans faille dans son engagement d’élu lui a valu la reconnaissance de l’État. Un arrêté de Monsieur le Préfet en date du 10 décembre 2014 lui a conféré l’honorariat de Maire.
Monsieur le Préfet accompagnait la remise de cette distinction en ces termes :
« En récompense des services que vous avez rendu à la commune de CRISSEY en qualité de premier magistrat, il m’est agréable de vous faire connaître que j’ai décidé de vous décerner le titre de Maire honoraire. »
Quoi de plus mérité après tant d’années passées au service de ses concitoyens.
Pour autant avec la gentillesse et l’humilité qui l’ont toujours caractérisé, Charles n’a jamais cherché les honneurs et toujours préféré rester discret. Une reconnaissance de plus à son actif.
Son parcours d’élu a été remarquable et remarqué. Il a été pendant de très longues années le référent de proximité, celui qui accompagne les Autres sur l’engagement de la parole donnée. Une valeur qui lui était chère et qui avait alors tout son sens.
Charles savait mieux que quiconque que l’un des traits de caractère du français est d’être bavard quand les choses ne sont pas à son goût et qu’il devient muet quand il est satisfait. Autrement dit, il a du mal à dire merci. Alors, ses concitoyens, les crisseylois seraient-ils différents de ce français-là ? A en croire la présence de tous ses amis lors de ses funérailles, on pourrait le prétendre.
Anciens conseillers municipaux de tous ses mandats, instituteurs ayant formés nos jeunes à l’école de CRISSEY, nos partenaires des services de l’État, les responsables associatifs, la communauté crisseyloise dans son ensemble, tout le monde était là pour lui rendre hommage, l’accompagner dans son dernier voyage en ce 18 novembre et lui dire ces mots si simples mais ô combien importants… merci, merci Charles pour tout le travail accompli. Les crisseylois t’expriment toute leur reconnaissance.
Les combats de Charles BERTHET
Quelques exemples au travers d’articles de presse…
19 novembre 2004 (Extrait – La Voix du Jura) L’école de Crissey est menacée de fermeture.
La menace est tombée comme un couperet alors que le conseil municipal avait décidé la construction d’un nouveau groupe scolaire et déjà acquis le terrain pour cette construction. La mobilisation des parents, des élus et de la population a produit un premier effet : la première classe qui devait fermer à la rentrée 2001 ne l’a pas été (dans un premier temps, la programmation de fermeture de l’école était étalée sur deux ans).
Après ce premier répit, les élus et les parents espéraient bien voir se concrétiser la construction du nouveau groupe à trois classes. Pour cela, il fallait que la commune obtienne une dotation globale de développement (aide de l’État). La préfecture ne l’a pas attribuée.
Les parents et les élus n’ont pas le même langage que les services de l’État : « Crissey est un village en pleine expansion, il serait incompréhensible qu’il n’y ait plus d’école », commente un parent d’élève.
De son côté, Charles BERTHET, maire, ajoute : « Au plan communal, nous sommes prêts pour la construction de la nouvelle école. Tout repose sur la décision de l’inspecteur d’académie du Jura, car s’il accepte que l’école de CRISSEY continue d’exister, il est pensable que le préfet donnera le feu vert pour obtenir la DGE ». La balle est donc dans le camp du préfet.
Ce qui est sûr par contre, c’est que dans les semaines à venir les parents d’élèves vont user de tous les moyens pour renverser cette situation, qui à leurs yeux est « inacceptable ».
Actuellement, l’école de Crissey accueille les élèves du cycle 2 et 3, soit une trentaine d’élèves. Un élément qui laisse un espoir aux parents, c’est la création de deux lotissements, l’un de 4 parcelles et un autre de 19. « Avec 23 nouvelles habitations, il y aura forcément des enfants en plus. »
Charles BERTHET indique encore « certes, les locaux actuels sont peu avenants et regroupés dans un bâtiment au centre du village avec en annexe un préfabriqué vétuste. Cependant, les plans d’un futur ensemble scolaire sont prêts, et la municipalité vient d’acquérir deux anciennes fermes sur la place pour les raser et construire le futur centre scolaire.
Charles BERTHET précise encore : « le montage financier est prêt… de l’ordre de 500 000€. Il faut encore persuader l’Éducation Nationale du bien fondé de notre projet. Si c’est refusé, je suis pessimiste sur l’avenir de l’école à CRISSEY. C’est le sort des écoles satellites de grandes villes ».En juillet 2010, c’est la fermeture de la classe « grande section de maternelle », CP et CE1. En juillet 2011, ce sera le tour de la classe restante avec la fermeture du cycle 3 (CE2, CM1 et CM2), entrainant de fait la fermeture définitive de l’école du village.
Extrait du tome 2 « CRISSEY, un village entre Doubs et Forêt de Chaux « de Jean-Claude CHARNOZ (page 265) :
Leclerc de nouveau candidat à l’installation d’un magasin
13 novembre 2002 (Voix du Jura)
« C’est l’enseigne la moins chère »
Charles BERTHET, maire de Crissey
L’enseigne s’est portée acquéreur de 8 hectares situés à la sortie de DOLE, sur le territoire de CRISSEY. Charles BERTHET, maire de CRISSEY, est favorable à l’arrivée d’un centre commercial LECLERC sur le territoire de sa commune. Son conseil aussi : la délibération portant sur le principe de la vente d’une parcelle communale à LECLERC a été adoptée avec 13 voix pour et 2 abstentions. Pour la commune, l’arrivée de LECLERC signifierait un apport significatif de taxe sur le foncier bâti. Si, au contraire, le projet devait être rejeté, le plan local d’urbanisme en cours d’élaboration pourrait revoir le classement des terrains concernés en terres agricoles, divisant alors leur valeur par sept ou huit. L’élu avance aussi pour argument la défense du pouvoir d’achat : « Ça créera plus de concurrence, et donc la possibilité pour les consommateurs d’obtenir des articles meilleur marché, d’autant que LECLERC est la grande surface la moins chère ». Charles BERTHET rappelle que, il y a dix ans, « en CNEC, on était très près du oui ». Le refus qui avait, alors, été opposé à la venue de LECLERC lui semble d’autant plus injuste que, depuis, « les agrandissements accordés à CASINO, à CORA ou à INTERMARCHE représentent une surface équivalente à celle que LECLERC demandait. Pourquoi refuserait-on à LECLERC ce que les autres s’autorisent ? » Reste que, avec trois hypermarchés CORA à CHOISEY, CASINO sur la zone portuaire (qui procède actuellement à des travaux à l’intérieur de son bâtiment afin d’étendre la taille de son magasin) et INTERMARCHE aux Grandes-Epenottes, l’offre est déjà particulièrement abondante. Selon les statistiques nationales, la grande distribution dispose déjà sur le bassin dolois d’un nombre de mètres carrés de surface de vente par habitant supérieur de 60% à la moyenne nationale.
Faute de soutien et bien que les compromis de vente des terrains aient été signés, le projet d’installation d’une enseigne nationale à CRISSEY échouera après deux années d’intenses discussions.
Une nouvelle mairie… une nouvelle salle des fêtes
Charles aura travaillé également à la construction d’une nouvelle salle des fêtes ainsi que d’une nouvelle mairie. C’est en rachetant et en restaurant une ancienne ferme située face à l’ancienne mairie que ce nouvel ensemble a vu le jour.
Inaugurée en 1993, la Salle du Bief Saulot est le lieu de rencontres du club du Temps Libre : une grande salle, une scène avec une toile de fond représentant le pont de pierre de la Raie des Moutelles, tout un symbole. D’autres fresques, également réalisées par Bernard MEUNIER (L’église, l’école et la mairie) viennent compléter la décoration murale.
L’assainissement, la mise en séparatif de nos réseaux
Dès le 12 mai 1965, le conseil municipal présidé par Charles BERTHET étudie un projet d’assainissement pour le village de CRISSEY. Des premiers travaux seront réalisés durant les années 1970-1971. Pour autant, les rejets crisseylois vers la station d’épuration de CHOISEY restent excessifs et dépassent les seuils définis par la convention signée avec la ville de DOLE. Des pénalités financières importantes sont imputées à la commune de CRISSEY. D’autres travaux de mise en séparatif des réseaux seront réalisés durant les années 1970/1980. Ces opérations « lourdes », conduites par les différentes équipes municipales qui vont se succéder, verront leur terme en 2020.
La commune de CRISSEY est alors citée en exemple au sein de la communauté d’agglomération du Grand DOLE pour la qualité et l’ampleur du travail réalisé de mise en conformité des réseaux de collecte des eaux usées et des eaux claires.
Le classement du pont de la Raie des Moutelles
Source : Extraits de « CRISSEY, un village entre Doubs et Forêt de Chaux » (Jean Claude CHARNOZ)
Le 5 février 2002, le pont de pierre fait l’objet d’une demande de protection au titre des Monuments Historiques déposée en sous-préfecture de DOLE par le sénateur-maire de DOLE Gilbert BARBIER, suite à une délibération du conseil municipal de DOLE en date du 28 janvier 2002.
Le 7 mars 2002, une demande similaire est initiée par le maire de CRISSEY, Charles BERTHET. La demande est formalisée par une délibération du conseil municipal en date du 26 février.
Courant 2002, le pont de pierre enjambant la Raie des Moutelles, fait l’objet d’un dossier préparatoire en vue de son examen par la commission chargée de se prononcer sur l’intérêt ou l’opportunité de l’inscription au titre des Monuments Historiques.
Le 11 décembre 2002, Patrick BLANDIN, recenseur de la DRAC, émet un avis favorable soulignant un « intérêt d’histoire et d’art suffisant », en indiquant que le pont de pierre a une valeur exemplaire d’ouvrage de desserte agricole du fait de l’important développement en lisière de la plaine inondable du Doubs. Le 17 décembre 2002 le dossier est présenté aux membres de la commission régionale du Patrimoine et des Sites qui émet une décision favorable.
Le 17 juillet 2003, le pont de pierre de CRISSEY est inscrit sous le numéro 48 à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques.
Les crisseylois ont montré à maintes reprises leur attachement au pont de la Raie des Moutelles.
Le 23 mai 1984 voit se mettre en place le Club des Moutelles (le club du temps libre… ses objectifs : organiser des réunions et des distractions pour les personnes ayant du temps libre et celles du 3ème âge, ainsi que de participer à l’entraide entre les membres).
Puis quelques années plus tard, c’est avec la création de la troupe de théâtre du village qu’il est fait référence à ce même monument. Les « Baladins du pont de pierre » contribuent à faire connaître l’existence même de ce monument historique.
Enfin c’est en l’honneur de cet ouvrage que les conseillers municipaux ont choisi en 2014 comme titre du bulletin municipal : la Gazette du pont de pierre.
Un autre engagement… c’était au titre de la Nation
Classé « bon service armée » par le conseil de révision de DOLE, le 21 mars 1957, Matricule 58.390.101, classe 58 1/B. Appelé à l’activité militaire le 3 mars 1958, Charles BERTHET est affecté pour 4 mois de classes à DIJON caserne Junot, au 5ème RTM. Après deux mois de classes, il retourne à BESANCON pour faire une spécialisation radio C9 (morse) et radio C10 en phonie. Il passe avec succès les examens « 151 trans ».
Le 26 février 1959 affecté pour l’Algérie, Charles embarque à MARSEILLE le 28 février 1959 sur le bateau « Charles PLUMIER » et fait une première escale à MOSTAGANEM. Il repart ensuite et débarque à ORAN le 30 février 1959. Il sera affecté le 1 mars 1959 au 35ème RI ou il arrive le 4 mars 1959. D’opérations en embuscades il passera par AÏN-SEFRA et COLOMBECHAR. Libéré des obligations militaires légales d’activité le 1er septembre 1959, il passe dans la disponibilité et est maintenu sous les drapeaux.
Charles sera renvoyé dans ses foyers avec une permission libérable de 51 jours, le 3 juillet 1960. Il embarque alors à ALGER le 1 juillet 1960 sur le bateau « Ville d’ORAN » et débarque à MARSEILLE le 2 juillet 1960. Il rentre dans ses foyers par le train MARSEILLE-DOLE.
Titulaire de la médaille commémorative agrafe « ALGÉRIE » et de la croix de la valeur militaire avec étoile de bronze. Le 24 juin 2017, à l’occasion de l’inauguration de la place du Souvenir à CRISSEY, Charles se verra remettre la croix du combattant.
Charles sera promu par décret du 29 octobre 2020, au grade de la médaille militaire. Médaille remise par le général de corps d’armée Jean-Louis VINCENT, le 9 septembre 2021 dans les salons de l’hôtel de ville de DOLE en présence de sa famille et de ses amis.